Une Guerre de mots

Chants de dévotion au temps des guerres de religion
Concert

Brochures et fiches techniques

La France connut, à la charnière des XVIe et XVIIe siècles, entre Réforme et Contre-réforme, une intense activité de création artistique. Dans le domaine de la musique de dévotion, compositeurs, catholiques et protestants se livrèrent à une sorte de course de vitesse d’autant plus acharnée que le camp de la Réforme avait en ce domaine une avance certaine : la pratique des psaumes traduits en français attirait de nombreux fidèles et n’avait pas d’équivalent conséquent chez les catholiques.

Dans le domaine de la parodie spirituelle, les protestants aussi étaient plus avancés, avec des ouvrages comme le Mellange d’Orlande de Lassus [...] desquelles la lettre profane a esté changée en spirituelle, publié à La Rochelle en 1575. Le principe de ce type de recueil, clairement donné dans le titre de l’ouvrage, est explicité plus clairement encore dans la préface par Jean Pasquier, l’auteur de ces arrangements :

« J’ay pensé que je ferois devoir de Chrestien, si repurgeant ces tresgratieux et plaisans accords de tant de villenies et ordures dont ilz estoyent tous souillez, je les remettois sur leur vray et naturel suject, qui est de chanter la puissance, sagesse et bonté de L’Eternel. »

Pour rattraper leur retard, les milieux jésuites se livrèrent à leur tour à un intense travail d’écriture, d’arrangement et d’édition de textes et de musiques, avec des recueils comme L’Amphion sacré (1615), les Odes Chrétiennes (1625), La Déspouille d’Aegyite ou Larcin glorieux des plus beaux airs (1629), La Philomèle séraphique (1632 et 1640)… Dans ces recueils, les compositeurs d’Airs de cour Pierre Guédron et Antoine Boesset auront évidemment la part belle.

C’est dans ce très riche répertoire de parodies spirituelles que nous puiserons principalement pour composer un programme autour des musiques de dévotion au temps des guerres de religion, mais pas seulement. En effet, à côté de ce travail d’arrangement et d’écriture de paroles de musique, un véritable travail de composition d’airs de dévotion a été effectué tant en milieu protestant que, un peu plus tard, en milieu catholique. En témoignent les Airs spirituels de Guillaume Chastillon de La Tour (1593) ou les nombreux airs spirituels insérés dans les recueils d’Airs de cour du début du XVIIe siècle, comme la « prière » Dans le lit de la mort, d’Etienne Moulinié (1er livre d’airs de cour avec la tablature de luth, 1624).

Nous accompagnerons ces airs de textes les mettant en lumière, qu’ils soient tirés des préfaces des différents recueils musicaux ou de la littérature poétique et de la correspondance d’une époque aussi troublée que passionnante.
 

  • Musiques de Guillaume Chastillon de La Tour, Claude Le Jeune, Roland de Lassus, Robert Ballard, Nicolas Vallet, Etienne Moulinié, Pierre Guédron, Antoine Boesset, 
  • Textes de Henri IV, Guillaume Chastillon de La Tour, Père Guillaume Marc et Peter Philipps, Jean Auvreay, Jean de la Ceppède

 

  • Marco Horvat, luth et guitare
  • Sarah Lefeuvre, soprano et flûtes
  • Francisco Mañalich, ténor et basse de viole
  • Raphaël Mas, haute-contre et percussions
  • Emmanuel Vistorky, basse

Durée du concert : 1 h 15 sans pause

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